POLITIQUE, quand tu nous tiens...

... j'avais depuis quelques semaines ma carte de l'UDF dans mon porte-feuilles, tout fier de moi, quand, au retour de l'été 2007, l'UDF devenu MoDem, je me suis laissé embarquer dans une curieuse histoire, qui me ressemblait si peu. La presse (au moins deux grands quotidiens de notre bel ouest français... ) posa publiquement la question, au moment d'un certain bilan, que beaucoup se posaient déjà autour de moi, me connaissant plus ou moins : " mais que diable est-il allé faire dans cette galère ?... " Précipité, un peu malgré moi, tête de liste lors des élections municipales (et pas dans n'importe quelle ville !...) de 2008 (non sans une certaine volupté, et beaucoup de "professionnalisme" les premières semaines, mais avec ensuite, très vite, tout autant d'angoisse et de désespoir), j'ai vite connu tout ce que l'on peut connaître dans pareil cas, et qui existe tout de même moins dans nos milieux - ou biotopes ! - musicaux, ou, plus largement, artistiques : les trahisons, les faux-procès, la calomnie, jusqu'en son propre camp... Il traîne d'ailleurs encore des séquelles de tout cela, parfaitement infondées, sur internet... et il faudra bien un jour que j'explique et décortique - et révèle au grand jour - toute cette "affaire"... Depuis, élu, j'ai tout entendu, tout subi, tout compris... et j'ai appris, à mes dépens, ce qu'est la Politique. D'où, je l'avoue, un certain désintérêt, une certaine "prise de distance" volontaire, nécessaire et salvatrice. Une amie de longue date, musicienne, écrivain et bel esprit, m'envoya, il y a peu de temps, ces phrases fortes, à méditer, tirées de cette admirable somme que représente " La Chronique des Pasquier " de Georges Duhamel, et que, ma foi, en toute sincérité, j'eusse pu faire miennes. Je les cite telles quelles, dans leur intégrale et terrible nudité.... Les voici :

"Nous savons bien que le premier venu peut, grâce à la politique, s'asseoir un jour ou l'autre dans le fauteuil des Maîtres et, qu'une fois dans ce fauteuil, il pourra se faire obéir non seulement des valets, mais des savants aussi, des chirurgiens, des professeurs, des généraux, des artistes, de ceux qui ont donné leur vie pour apprendre à connaître quelque chose et à faire correctement un travail déterminé. Le peuple méprise la culture car il voit bien qu'elle n'est pas nécessaire pour occuper les plus hautes places. Ainsi le pouvoir tombe aux mains les moins dignes. Les gens qui aiment leur métier, et l'exercent avec talent, n'acceptent pas de le quitter pour devenir les valets de la racaille électorale. [...] Quand un homme de bonne culture se tourne vers la politique, c'est qu'il est inutilisable dans la profession qu'il avait semblé choisir, c'est qu'il n'est plus bon à rien. L'Etat est gouverné par le rebut de toutes les carrières honorables."

Ces phrases disent tout. Loin de toute caricature, elles résument et expliquent tout - de la manière la plus claire et la plus clairvoyante du monde !

Tout, hélas, aujourd'hui encore, semble se vérifier !

Quel dommage que je n'aie pu en avoir connaissance... avant 2008 !

Tout est dit et je viens trop tard , écrivait La Bruyère.... 

 

Dominique FANAL

Chef d'orchestre

Elu municipal...

Directeur de la publication : A.D.O.R.A.M.U.S - Septembre 2012 -